Retour sur le Café Lab Laboo 100% Civic Tech

A la rencontre de ces innovations qui boostent le dialogue citoyen !

En juillet 2016, Convergences lançait son premier Café 100% Lab Laboo, autour du thème des entrepreneurEs 2.0 et réunissait une cinquantaine d’acteurs engagés du numérique. En novembre, le Café Lab Laboo est de retour avec une édition 100% Civic Tech, dans la perspective de l’élection présidentielle française de 2017.

Le 23 novembre, des acteurs et actrices d’une citoyenneté connectée se sont réunis dans les espaces conviviaux de la librairie La Régulière pour échanger avec 5 entrepreneurs et experts des Civic Tech, ces technologies qui conjuguent démocratie et numérique.

LA CIVIC TECH, QU’EST CE QUE C’EST ?

Des technologies civiques, des processus, un mouvement…la Civic Tech est en plein essor et renouvelle nos institutions sociales. Elle est composée de lanceurs de projets qui mettent à profit les technologies pour permettre aux citoyens de prendre part à la prise de décision publique et de se mobiliser pour l’intérêt général, mais aussi de dispositifs qui rendent l’action des gouvernements et autorités locales plus transparente. Rencontre avec ceux qui veulent faire du digital une arme pour faire bouger la politique.

RÉINVENTER LA RELATION POUVOIRS PUBLICS-CITOYENS…

Luc Picot, Directeur de Décider Ensemble et Camille Vaziaga, Déléguée générale de Renaissance Numérique sont venus au Café Lab Laboo apporter leur regard d’experts sur ces technologies qui émergent. A leurs côtés, Claire-Marie Foulquier-Gazagnes, Responsable Développement & Politique d’Etalab, a présenté l’action des services de l’Etat en matière de big data. David Guez, Fondateur de laprimaire.org et Julie de Pimodan, créatrice de l’application Fluicity sont intervenus pour partager leurs initiatives et redonner aux citoyens l’envie de s’investir dans la vie publique.

Luc Picot du think-tank Décider ensemble est revenu sur les résultats du Baromètre 2016 de la démocratie locale numérique, une enquête inédite qui a dressé un panorama des pratiques numériques de démocratie locale. Pour ce spécialiste de l’open data et de la gouvernance ouverte, c’est à l’intersection entre le numérique et les formes de participation citoyenne traditionnelles que se situe le véritable enjeu. Mettant en garde contre une tentation de passer au tout numérique pour se contenter de paraître moderne, il insiste sur le travail de long terme et sur l’importance d’inscrire l’usage des Civic Tech dans la durée. Luc Picot milite pour des Civic Tech qui ré-exploitent les données récoltées pour offrir de meilleurs services et plus de représentativité aux citoyens.

Même son de cloche chez Camille Vaziaga, du think-tank Renaissance Numérique. Pour cette passionnée du numérique, la Civic Tech est sans conteste un vecteur de transformation sociétale et démocratique. Témoin de l’intérêt croissant du personnel politique pour les Civic Tech, elle constate leur potentiel de renouvellement de la relation élus-citoyens. Mais si le numérique a rarement été un sujet clivant en politique, les différences se creusent lorsqu’il s’agit de la Civic Tech. C’est que les usages ne manquent pas : du simple outil d’information à un levier pour une démocratie participative en passant par des mécanismes de consultation numérique, formats et finalités se comptent par dizaines, attachés à autant de conceptions du monde et de la démocratie.

Pour Claire-Marie Foulquier-Gazagnes d’Etalab, c’est par un mix de technique et de politique que le virage vers le numérique et les Civic Tech pourra être opéré par les services de l’Etat. Avec Etalab, un organe du Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP), le gouvernement vise à faciliter la réutilisation la plus large possible des informations publiques. Les enjeux sont énormes : sécurité routière, santé ou encore chômage sont des défis pour lesquels l’exploitation de milliers de données récoltées chaque année par les services de l’Etat pourraient permettre des avancées considérables et même sauver des vies.

…LES CITOYENS AUSSI PRENNENT LA DÉMOCRATIE EN MAIN !

Défiance envers le personnel politique, désenchantement, crise de confiance entre les élus et les citoyens… Les défis sont nombreux ! Pour les relever, des innovations engagées existent. David Guez, Fondateur de laprimaire.org et Julie de Pimodan, Fondatrice de Fluicity, ont partagé leurs initiatives lors du Café Lab Laboo.

Avec laprimaire.org, son créateur David Guez espère bien donner envie à ceux que la politique a désabusés de retourner aux urnes. Sa plateforme web propose à tous ceux qui le souhaitent de se présenter à une primaire ouverte et citoyenne : aujourd’hui 5 finalistes sont en lice. Le vainqueur compte bien se présenter à l’élection présidentielle et représenter un nouveau type de candidat. Le pari de David Guez à travers cette initiative : remettre de l’horizontalité et replacer le citoyen au cœur de la démocratie.

Redonner au citoyen le pouvoir d’agir, c’est aussi le leitmotiv de Julie de Pimodan avec Fluicity. Grâce à cette appli qui permet de dialoguer directement avec les élus locaux, elle entend bien renforcer la démocratie locale et l’implication des citoyens dans la vie de la cité. En réinstaurant une relation et un rapport de force citoyens-élus, c’est une démocratie locale en continu qui prend forme. A ce jour, plus de 1500 questions citoyennes ont déjà été traitées par les collectivités locales par l’intermédiaire de Fluicity.

ET LE PROCHAIN RENDEZ-VOUS ?

Rendez-vous le 8 décembre au Campus de l’innovation pour la planète de l’IRD à Bondy pour un événement sur l’open data, organisé par l’IRD avec le soutien des Cafés 100% Lab Laboo de Convergences. Autour d’acteurs de l’humanitaire, du développement, de la recherche, des politiques publiques et des entreprises, cet événement abordera le thème de l’exploitation des données ouvertes au service d’un monde « Zéro exclusion, Zéro carbone, Zéro pauvreté ».

Aller au contenu principal