Soirée Média

 

Le Journalisme de Solution 

Parce que pour lutter contre l’exclusion, endiguer le changement climatique et réduire la pauvreté, il est aujourd’hui indispensable de faire converger des acteurs aussi nombreux que différents autour d’une vision partagée et d’un agenda commun. Et notamment les médias.

Et parce que depuis longtemps, nous avons constaté qu’il y avait des freins chez les médias à parler des solutions : les medias parlent très bien des problèmes – et c’est essentiel – mais nous pensons qu’il y a un équilibre à trouver car il existe aussi de formidables histoires de solutions imaginées et mises en œuvre pour faire face aux enjeux actuels. Convergences a ainsi organisé, en partenariat avec Sparknews, une soirée autour du journalisme de solutions lors du Forum Mondial Convergences, dont vous trouverez ici le résumé.

Pourquoi le journalisme de solutions ? […] Souvent les gens, et vous en faites peut-être partie, ont la perception que l’on parle surtout de ce qui va mal. […] Et pourtant il y a énormément de magnifiques projets que les médias sont capables de relayer

Christian de Boisredon

Sparknews

Certes, les rédactions sont encore frileuses –de moins en moins cependant –, mais la demande existe chez le grand public ; les audiences et les ventes le prouvent. Pour partager leurs expériences, trois figures européennes de l’impact journalism étaient présentes : Alison Gee, pour BBC World Hacks (chaîne publique britannique), Elena Comelli pour Buone Notizie, le supplément d’une trentaine de pages de la Corriere Della Serra (premier quotidien en Italie), qui booste chaque mardi les ventes du quotidien ; et enfin Pasquale Ferrara pour le programme 10Vor10 de la télévision suisse (SRF).

La génération d’aujourd’hui ne veut pas seulement entendre parler de problèmes, mais aussi de solutions

Alison Gee

Programme World Hacks, BBC

Alors, est-ce bien le rôle des journalistes que de chercher des solutions aux enjeux sociétaux et environnementaux ? La soirée a montré qu’il était possible et nécessaire de mettre ces solutions en lumière plus souvent. Un modèle dans cette pratique, 10Vor10, l’émission d’actualité prime time de SRF, a traité de sujets variés allant des cours de yoga dans les geôles argentines pour combattre la violence, à la startup sud-coréenne qui emploie des réfugiés nord-coréens afin de recycler les matériaux automobiles en valises.

Néanmoins,  il faut que le journaliste garde son sens critique, même lorsqu’il aborde des sujets a priori positifs.

Il y a des solutions qui peuvent mettre mal à l’aise, et c’est normal. Le problème consiste à identifier quelles sont les solutions, les limites, les échecs ou les défauts d’une idée.

Alison Gee

Programme World Hacks, BBC

Découvrez l'Impact Journalism Day

http://impactjournalismday.com/

Selon Pasquale Ferrara, trois ingrédients de base sont essentiels : un recul critique par rapport aux solutions trouvées, une vérification des faits, et aucune crainte des controverses.

Par ailleurs, dans un contexte économique difficile qui n’épargne pas les médias, le journalisme de solutions a le potentiel de ré-engager le lectorat. Le Corriere della Sera (2 millions de tirages par jour en Italie) a lancé Buone Notizie à l’initiative d’Elisabetta Soglio, devenue depuis rédactrice-en-chef de ce supplément hebdomadaire. Cette trentaine de pages axée sur les solutions ne se prive pourtant pas d’avoir une vision critique de la société. Les résultats sont concluants. Le journal enregistre tous les mardis, jour de parution du supplément, 10 000 ventes supplémentaires. Des annonceurs tels que Bayer, Philips, Alliance, ENI ou ENEL s’en arrachent les pages publicitaires. Malgré l’existence d’un public conséquent et avide de ce type de lecture, le projet d’Elisabetta Soglio a rencontré des difficultés initiales à convaincre l’ancien éditeur, ainsi que ses collègues, de la viabilité de son projet à se lancer. Le projet ne s’est concrétisé qu’en 2016, lorsque le nouvel éditeur a accepté d’investir davantage dans ce supplément. Son succès rappelle ceux français du Libé des solutions et de Nice Matin.

Les français n’ont jamais été aussi nombreux (70%) à redouter les dérèglements climatiques. Mais 43% estiment que les médias ne traitaient pas suffisamment du sujet. Il faut amplifier encore plus la multiplication et le partage de ces initiatives

Valérie Martin

ADEME

Pour finir en beauté et montrer que le journalisme de solution est désormais un véritable mouvement, une trentaine de journalistes français ont été appelés par Christian de Boisredon à le rejoindre sur scène.

Retrouvez le compte rendu complet de la Soirée par Sparknews

ILS ÉTAIENT PRÉSENTS POUR EN PARLER

  • Christian de Boisredon, Sparknews
  • Elena Comelli, Corriere della Sera – Buone Notizie
  • Pasquale Ferrara, SRF 10Vor10
  • Alison Gee, BBC World Hacks
  • Bruno Goimier, Pernod Ricard
  • Audrey Jacquet, Sparknews
  • Emilie Poisson, Convergences
  • Valérie Martin, Ademe
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