Lisez notre tribune dans le média Carenews
Le Forum Convergences est un événement de mobilisation et de plaidoyer qui promeut les Objectifs de développement durable (ODD) et la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et les changements climatiques dans les pays développés comme dans les pays en développement.
Cette nouvelle édition a fait place à une nouvelle identité, le Forum Mondial 3Zéro, pour zéro exclusion, zéro carbone et zéro pauvreté.
La rédaction de Carenews était présente et vous livre les moments d’échanges auxquels elle a participé.
UNE PLÉNIÈRE D’OUVERTURE POUR ACTER LE 3ZÉRO
Thibaut Larose, directeur exécutif de Convergences, a tenu à rappeler en ouverture du forum que :
Ce forum incarne une vision d’avenir, celle des partenariats pour le développement, de la coconstruction des acteurs au service du bien commun. C’est pour contribuer à cette transformation nécessaire que Convergences a évolué vers la mise en œuvre concrète du 3Zéro, portée par un plaidoyer des enjeux sociaux, environnementaux et économiques. »
Les trois piliers du développement durable sont devenus incontournables dans tous les secteurs et d’autant plus depuis l’apparition de la crise sanitaire, avec en parallèle les effets du dérèglement climatiques avec des conséquences qui impactent les plus vulnérables, a-t-il également précisé.
Également présente à l’ouverture du Forum Mondial 3Zéro, la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire Olivia Grégoire a souhaité mettre en lumière la prise de conscience mondiale face aux enjeux actuels avant de rappeler que « la transition écologique ne se fera pas sans ou contre la transition sociale » :
« Ce nouveau nom de convergences « 3 Zéro », peut devenir un véritable cri de ralliement. « Zéro exclusion, zéro carbone, zéro pauvreté », on ne va pas se mentir, nous sommes encore loin du compte. (…). Mais je crois vraiment qu’à défaut d’être arrivés à destination et la route est encore longue, on est au moins sur les bons rails. Le défi environnemental est à cette heure le plus marquant, le plus urgent. À défaut d’être relevé, il est enfin reconnu par tous les pays du monde depuis les accords de Paris. (…) Il existe pas moins de 2 000 lois de politique publique au service du climat dans le monde. Tout l’enjeu, c’est leur convergence. »
LE MICRO-TROTTOIR DE CARENEWS
Erratum : Thibault Larose.
CONTRATS À IMPACT : RETOURS D’EXPÉRIENCE
Direction la table ronde sur le sujet des contrats à impact, animée par Maha Keramane, BNP Paribas, Head of Social Impact Accelerator et, entre autres, Benjamin Varron, délégué régional Hauts-de-France de l’association Article 1 et Noam Leandri, le secrétaire général de l’ADEME qui a mis en place les premiers contrats à impact écologique.
En préambule, Maha Keramane a rappelé le contexte de création des contrats à impact :
« C’est un partenariat public et privé du social qui consiste à faire financer des expérimentations d’acteurs de l’ESS par des financements privés. Si le programme est un succès et génère l’impact prévu, une autorité publique entre en scène et s’engage à rembourser les investisseurs ou à les rémunérer si la performance dépasse les attentes. On a un évaluateur indépendant qui mesure les résultats générés par le programme. »
En France, depuis 2016, il y a eu un premier appel à projets qui a donné lieu à dix contrats à impact. Un des premiers bénéficiaires a été Benjamin Varron, porteur de projet du contrat à impact pour l’association Article 1. Il a pu partager son retour d’expérience :
« L’association s’inscrit dans le champ de l’éducation et de l’égalité des chances pour un public jeune. En 2016, Article 1 s’est lancé dans le contrat à impact social. Le projet est opérationnel depuis 2018. Le montage du projet a donc duré deux ans. Premier constat : à l’époque, la mécanique a été longue à mettre en place. Tous les membres du comité du pilotage étaient en phase de découverte et d’exploration du modèle.
Le programme du contrat s’appelle Persévérances et ambitions scolaires pour des étudiants de filière agricole. On accompagne 1 000 jeunes de bac -2 à bac +2 pendant cinq ans. On intervient en classe de première et terminale pour animer des ateliers auprès des lycéens avec comme objectifs de déconstruire les mécanismes d’autocensure et les encourager à élever leurs ambitions en poursuivant en BTS agricole (bac +2). On cherche à mesurer le taux de persévérance scolaire après le bac chez les jeunes accompagnés comparé à la moyenne nationale. On essaie de faire plus. »
Maha Keramane précise que suite à cette première vague de dix contrats en 2018, pour un montant de 15 millions, Olivia Grégoire, à son arrivée en 2020, a relancé la dynamique en annonçant un appel à manifestation d’intérêt (AMI). L’État a engagé, en cumulé, près de 70 millions d’euros sur une trentaine de projets.
C’est un changement d’échelle assez fort. Et l’ADEME a répondu présent dès septembre 2020, en lançant un AMI pour dix millions d’euros et trois mois plus tard, il y avait huit projets et un budget de 30 millions. « Que s’est-il passé ? », a questionné Maha Keramane.
Noam Leandri, le secrétaire général de l’ADEME a détaillé : « Le plan de relance est passé par là. Et il y a eu plusieurs événements et incertitudes qui expliquent le temps de mise en place, comme les élections municipales, la crise du covid. Nous avons annoncé les lauréats en mars 2021. La liste des huit lauréats correspond à de très beaux projets de haute qualité. Il a été très difficile de choisir. Le plan de relance nous a donné la capacité d’investir plus notamment dans le domaine de l’économie circulaire. »
LE CROWDFUNDING PEUT-IL FINANCER LES ODD ?
Mais comment financer les objectifs de développement durable ? Par le crowdfunding ont répondu les intervenants de la session « Investissement citoyen : solution durable pour un monde 3Zéro ou goutte d’eau dans l’océan ? ».
Arthur Auboeuf a cofondé Time for the Planet. Il permet à des citoyens d’investir dans des solutions innovantes pour l’environnement. Il souhaite récolter un milliard d’euros pour créer 100 entreprises allant dans ce sens. Selon lui, l’investissement citoyen à l’avantage de permettre à n’importe qui de s’impliquer : « On avait envie de créer un véhicule qui permette à n’importe qui d’avoir de l’impact avec un euro dans sa poche et qui permette d’avoir une action qui soit concrète et simple », explique le jeune entrepreneur.
L’ONG ACTED s’intéresse de près au financement participatif. Selon son directeur général délégué, Aurélien Daunay, l’avantage d’un tel financement est « d’accélérer le lien entre le financeur final et l’entité financée ».
Le crowdfunding prend chaque année un peu plus d’ampleur. En 2020, la barre des un milliard d’euros collectés a été dépassée. Mais comment le développer davantage ? Pour Arthur Auboeuf de Time for the Planet, cela passe par deux choses : de la défiscalisation et surtout en donnant de la visibilité à ces acteurs qui essaient de changer les choses.